Acrocephalus paludicola
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Deliry C. 2025 – Acrocephalus paludicola - In Histoires Naturelles – Version 17460 du 26.03.2022. – deliry.net
> Classification > Eucaryotes > Faune > Chordés > Vertébrés > Oiseaux > Passereaux • Liste et al.
Acrocephalus paludicola (Vieillot, 1817)
Phragmite aquatique
syn. - Sylvia aquatica
A-t-il niché régulièrement en France au XIXe siècle ? (Histoires Naturelles)
VU 2004 Europe, nicheur en fort déclin [1994]
Populations éparses de l'Allemagne et la Pologne, ainsi qu'en Dalmatie, Russie centrale jusqu'en Asie. Espèce migratrice. Cette espèce, inféodée à des marais très ouverts et inondés, possède une distribution assez limitée allant de l’est de l’Allemagne au fleuve Ob en Sibérie occidentale. Elle hiverne en Afrique occidentale. Depuis la deuxième moitié du siècle dernier, elle connaît une régression constante.
Disparue de Lettonie, indice possible d'une réduction de son domaine (Yeatman 1971). L'analyse menée par l'auteur sur cette espèce me semble très superficielle et peut-être à l'origine de la négligence portée à son cas par les auteurs suivants, à moins qu'un article réfutant sa nidification en France m'ai échappé (C.Deliry, com.).
VUm 2011 en France. Migrateur rare.
Les anciens auteurs s'accordent pour le donner plus fréquent au XIXe siècle et dans certaines régions même plus commun que le Phragmite des joncs [1]. Il aurait même niché significativement dans certains secteurs. En déclin depuis.
Rhône-Alpes & Dauphiné
RE REm 2008 - Occasionelle aux passages en Rhône-Alpes. Elle a niché au XIXe siècle. En effet, si elle était rare dans la région lyonnaise (Rhône) selon Olphe-Galliard (1855), elle était simplement moins commune que le Phragmite des Joncs (Olphe-Galliard 1891), assez commune en Savoie (Bailly 1853-54) et en Dauphiné (Lavauden 1910). Récemment elle a été vue au moins en Savoie (avril 1967), Isère et Haute-Savoie en avril 1980 et dans la Drôme (août 2000).
©© bysa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles Légende carte |
Répartition probable au XIXe siècle |
🔍 - © Serge Nicolle - Union européenne |
Bailly J.B. 1853-54 – Ornithologie de Savoie. – Paris, Chambéry, 5 volumes.
Bouteille L.H. 1843 – Ornithologie du Dauphiné. – Grenoble, 2 volumes. - BiB
Crespon J. 1844 – Faune méridionale. – Nîmes, Montpellier, 2 volumes.
Deliry C. (réd.) 2008 – Liste Rouge des Vertébrés Terrestres de la région Rhône-Alpes. – CORA Faune Sauvage, Lyon.
[a] Deliry C. 2013 - Nos chères disparues... rhônalpines. - Histoires Naturelles n°20 (1ère édition 2011) : 10 pp. - PDF
[b] Deliry C. 2013 - Flore et Faune très rare des Zones Humides dans la région Rhône-Alpes. - Histoires Naturelles n°31 (1ère édition 2008). - PDF
Deliry C. 2017 – Catalogue des oiseaux de la région Rhône-Alpes. – Histoires Naturelles n°6 (1ère édition 2009). - PDF
Lavauden L. 1911 – Catalogue des oiseaux du Dauphiné. – Bull. Soc. Et. Biol., 2 : 173-223.
Olphe-Galliard L. 1855 - Verzeichniss der Vögel der Umgebund von Lyon. - Naumannia, 5 : 44-53.
Olphe-Galliard L. 1891 - Catalogue des Oiseaux des environs de Lyon. - Pitrat Ainé, Lyon.
Vansteenwegen C. 1998 – Histoire des oiseaux de France, Suisse et Belgique. – Del. & Niestl., Château-Gontier : 335 pp.
Yeatman L. 1971 – Histoire des Oiseaux d’Europe. – Bordas, Paris, Montréal : 367 pp.
[1] - Nous soulignions dans la Liste Rouge rhônalpine (de Thiersant & Deliry 2008) que le Phragmite aquatique était indiquée de manière relativement régulière comme nicheuse au XIXe siècle en plusieurs endroits de France. La région était elle-même concernée par de telles indications. Néanmoins les auteurs modernes ne confirmant pas ce fait, nous avions alors renoncé à classer cette espèce comme nicheuse disparue de Rhône-Alpes. Les cas de migration régulière au XIXe siècle n’étant pas réfutés, nous placions ce Phragmite comme disparu en période de migration, l’espèce n’étant plus qu’occasionnelle dans la dite région au moment de l’évaluation. Nous complétions cette réflexion dans notre Catalogue (Deliry 2017). Ainsi Bouteille (1843) signale que l’espèce était indiquée dans la Drôme et vers Lyon (Rhône), mais peu communément, alors qu’au cours du même siècle Olphe-Galliard (1855) précise que ce Phragmite n’était pas rare dans la région lyonnaise, rectifiant plus tard (Olphe-Galliard 1891) qu’elle était [toutefois] moins commune que le Phragmite des joncs. C’est même une paraissant assez commune en Savoie (Bailly 1853-54), assez commune en Dauphiné, nicheuse et migratrice (Lavauden 1910). Ces données régionales sont renforcées par exemple par l’avis de Crespon (1844) qui dit l’espèce « sédentaire » (entendre nicheuse), mais pas abondante dans le Midi.
A l’instar de divers auteurs modernes la nidification ancienne du Phragmite aquatique en France est remise en cause par Vansteenwegen (1998). Cet auteur précise toutefois quelques mentions comme la nidification au bord du Rhin jusqu’à la fin du XIXe siècle, la reproduction en assez grand nombre en Brenne au XIXe siècle, ainsi qu’en Camargue. Les derniers cas précisés concernent au Marais de St Gond en 1961 et un couple est indiqué dans les Ardennes en 1977. De la même manière, l’espèce est dite nicheuse en Île de France au XIXe siècle ainsi que dans quelques autres régions comme la Bourgogne.
A ce niveau de la présentation, on est en droit de s’interroger sur l’idée que pourquoi tant d’auteurs anciens auraient-ils donnés l’espèce nicheuse dans le pays, si elle ne nichait pas en réalité ? Nous avions émis l’hypothèse (Deliry 2017), que cette difficulté provenait d’une analyse trop légère des auteurs anciens faite par Yeatman (1971) dans son Histoire des Oiseaux d’Europe. Yeatman (op.cit.) indique simplement sa disparition de Lettonie et considère qu’il s’agit d’un possible indice de réduction du domaine de répartition de l’oiseau. En conséquence les auteurs suivants n’auraient pas correctement repris les informations des ornithologues du XIXe siècle, se fiant à l’avis de Yeatman (op.cit.). Nous avons proposé le statut de nicheur disparu dès 2016 au moins dans nos écrits pour la région Rhône-Alpes (Deliry 2017) et nous avions même anticipé cette question dès 2008 ou 2011 (Deliry 2013a, 2013b).