10 février 2025

Les cinq espèces de Tragopans

Biodiversité

Tragopan sp. – Famille des Phasianidae

Tragopans – (en) Tragopans

Nommés sur la base d’un oiseau mythique cité par des auteurs romains tels que Pline, on connaît cinq espèces de Tragopans toutes présentes en Asie, selon une répartition allant du Pakistan au sud-est de la Chine. Ce sont des oiseaux difficiles à observer en raison de leur habitat et de leur discrétion, vivant en couple et souvent solitaires en dehors des périodes de reproduction. Trois d’entre-elles sont menacées et considérées comme Vulnérables selon l’UICN. Ces oiseaux ont des faciès de Faisans et les mâles ont un plumage colorés selon des motifs relativement complexes et contrastés, variables toutefois dans une même espèce. Ils vivent à altitude modérée dans des forêts mixtes, dans des Bambouseraies ou parfois bien plus haut, dans des bosquets de Rhododendrons.

Les cinq espèces de Tragopans (planche « signée », annotée ici du nom des espèces)
Beebe W. 1918-22 – A monograph of pheasants.
©© byncsa – Cyrille Deliry (Histoires Naturelles)

Tragopan blythii (Jerdon, 1870)

Tragopan de Blyth
Planche de Gould (The birds of Asia, vol.VII) (1883)

Tragopan de Blyth – Blyth’s Tragopan

VU UICN

Espèce répandue depuis le Bouthan et à travers l’Inde, au nord de la Birmanie , ainsi qu’au Tibet et localement en Chine. On pense que cette espèce est menacée et en déclin rapide. Il n’y aurait pas plus de 10000 individus et la valeur basse est estimée à 2500 oiseaux. On les trouve à forte altitude généralement, mais ces oiseaux déplacent dans leur quête de nourriture. La période de reproduction commence dès avril pour être optimale en mai.

On distingue deux sous-espèces : le type dans l’Himalaya en général, depuis le nord-est de l’Inde à la Chine et molesworthi (Baker, 1914) qui est très localisée à l’est du Bouthan.

Tragopan caboti (Gould, 1857)

Tragopan de Cabot – Chinese Tragopan – 黄腹角雉

VU UICN

Endémique de Chine. Espèce présente localement dans quelques provinces de Chine du sud-est. Ses populations se retrouvent désormais isolées les unes des autres, sa répartition était très fragmentée. Elles sont estimées à 1200 individus seulement. Ce Tragopan vit à relativement basse altitude puisqu’on l’observe dès la cote des 500 m en hiver, mais il monte un peu plus haut en général en été et atteint les 1800 m. Il préfère les forêts subtropicale sempervirentes en mélanges d’arbres à feuilles caduques ou des conifères. Ce Tragopan semble associé, notamment dans le cadre de se nourriture à Daphniphyllum macropodum dont il mange les feuilles, mais il ne s’agit pas de sa seule source de nourriture. Les nids sont construits à faible hauteur, entre 4 et 7 m du sol. La femelle y pond 3 à 5 œufs et assure seule l’élevage des jeunes.

On distingue deux sous-espèces : le type dans le sud-est de la Chine et guangxiensis Cheng & Wu, 1979 localisée dans le Guangxi dans le centre de la Chine méridionale.

Tragopan de Cabot
©© by – Sun Jiao – Wikimedia commons

Tragopan melanocephalus (Gray, 1829)

Tragopan de Hastings
Planche d’Elliot (1872)

Tragopan de Hastings – Western Tragopan

VU 2000 UICN

C’est une espèce qui est connue localement au Pakistan ainsi qu’à l’extrême ouest de l’Inde dans l’Himalaya. On ne connaît que quelques populations désormais isolées les unes des autres vivant entre 1350 et 3600 m d’altitude et dans les parties les plus basses en intersaison et les plus hautes en été. En été ce sont les forêts d’Épicéas (Picea smythiana) ainsi que dans celles formées de Cèdres (Cedrus deodarus) ou de Chênes (Quercus semicrapifolia) qui sont recherchées. Elles sont situées à de fortes altitudes entre 2500 et 3600 m. On trouve ce Tragopan en hiver dans des forêts de Conifères ou mixtes avec des Bouleaux et des Rhododendrons. La période de nidification se situe en mai et en juin.

Il n’y a pas plus de 5000 individus estimés et son aire s’est réduite significativement car autrefois on en trouvait jusqu’à la vallée de l’Indus. Des individus sont actuellement élevés en captivité à des fins de conservation de l’espèce.

Tragopan satyra (Linnaeus, 1758)

Tragopan satyre
Planche de Lizars (XIXe siècle)

Tragopan satyre – Satyr Tragopan

NT UICN

Centre et est de l’Himalaya. Espèce répandue depuis l’Inde à l’Himalaya (Tibet, Népal, Bouthan). Elle vit en altitude entre 2400 et 4200 m en été, mais descend en hiver aussi bas que 1800 m. Ses habitats sont assez caractérisés car on le trouve dans des forêts humides dominés par des Chênes sous lesquels se développent des Rhododendrons et des touffes de Bambous. Ce ne sont pas des oiseaux sociaux, car ils vivent le plus régulièrement isolés et ils sont territoriaux. Les mâles communiquent par des cris d’un territoire à l’autre. Les pontes sont peu importantes, car il n’y a généralement que deux œufs et au plus quatre. Les nids sont confectionnés à basse hauteur (moins de 10 m) par les femelles quand les Rhododendrons sont fleuris. C’est une espèce qui est chassée depuis longtemps et dont les prélèvements sont excessifs.

Tragopan temminckii (Gray, 1831)

Tragopan de Temminck
Planche issue de l’ouvrage de Beebe (1918-22)

Tragopan de Temminck – Temminck’s Tragopan

LC UICN

Dans l’imagerie traditionnelle chinoise, les Tragopans sont représentés par quelques artistes. Ainsi lorsque des naturalistes européens virent de telles illustrations, ils pensèrent d’abord à des animaux imaginaires, issus de contes ou de la mythologie. Assez rapidement ils virent les oiseaux en réalité dans une volière à Macao, un oiseau bien connu depuis des siècles par les chinois. Son nom chinois est tout un symbole de longévité porté à son propriétaire : c’est le faisan de la longévité. Les éleveurs chinois tendent à préférer le Tragopan de Temminck, dont la longévité et la fécondité sont plus significatifs.

Espèce qui ressemble beaucoup à la précédente, mais qui est assez répandue puisqu’on la trouve depuis la Birmanie au nord-ouest du Tonkin. Cette espèce peut se rassembler en petits groupes en hiver, qui se dispersent au printemps, couple par couple, les mâles tenant un territoire par leurs chants.

Différentes pages de Wikipedia, dans différentes langues, ainsi que quelques autres documents ont servis à ces textes. Merci.