Mouette de Sabine

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Xema sabini (Sabine, 1819) – Famille des Laridae – (en) Sabine’s Gull

Cet oiseau a été découvert par Joseph Sabine, le 24 juillet 1818 dans la Baie de Melville, lors de son voyage au Groenland avec John Ross. Elle a été dédiée à son frère Edward Sabine.

Selon les auteurs, elle est monotypique alors que d’autres distingues plusieurs sous-espèces : le type depuis le Canada au Groenland, palaerarctica se reproduisant depuis le Spitzberg à la Sibérie au niveau du delta de la Lena, tschukstchorum au-delà en Sibérie centrale (Tchoukotka) et woznesenskii encore plus à l’est en Sibérie jusqu’en Alaska.

Cette oiseau pélagique se reproduit dans l’Arctique en Sibérie, en Alaska, au Canada et au Groenland. On estimait la population mondiale à 200000-600000 individus à la fin des années 2000 (330000-700000 individus réévalués en 2006). Elles paraissent stables. On la voit au large des côtes de France lors de sa migration postnuptiale (fin août à fin octobre principalement) et elle ne se rapproche que suite à quelques violents tempêtes, notamment en automne. Les observations régulières en mer sont concentrés sur le point de rupture entre le plateau continental et le talus continental. Cette Mouette part hiverner au large des côtes africaines, ce jusqu’au sud du continent et les oiseaux de l’Amérique descendant jusqu’au large du Pérou, côté Pacifique. La migration traverse l’équateur ce qui est remarquable chez un oiseau marin septentrional. Ses observations hivernales en France sont très exceptionnelles. En Bretagne on ne le signale pas chaque année, probablement faute de recherches spécifiques en haute mer. Côté France, les mentions prénuptiales sont beaucoup plus rares et on en connaît par exemple alors côté Méditerranée (2 mai 2006, Port-la-Nouvelle, G.Olioso). Côté Suisse le Léman et les lacs de Neuchâtel ou de Constance concentrent un nombre significatif d’observations.

On a pu en voir jusqu’à 200 à Ouessant, mais les effectifs observés sont généralement bien plus faibles et même le chiffre de 50 est exceptionnel. Sa présence dans les terres est possible suite à de très fortes tempêtes en automne, mais elle est très exceptionnelle. L’estivage d’un individu sur une île bretonne dans les Glénans, en 2012, relève de l’événement. L’oiseau immature était égaré au sein d’une colonie de Sternes arctiques (Bazire 2012). Un afflux exceptionnel a été enregistré sur les côtes atlantiques à l’automne 2023 et s’est étendu moindrement côté Manche. Par exemple en Vendée, ce ne sont pas moins de 120 mentions qui ont été rassemblées le seul jour du 5 novembre, plus de 450 observations pour la France ce même jour. L’afflux sensible dès début novembre s’est poursuivi pendant une grosse semaine pour revenir à la normale dès la moitié du mois. Dans un tel contexte les mentions débordent l’arrière du littoral sur quelques dizaines de kilomètres ou s’enfoncent dans la Gironde et moins de cinq données ont dépassés ces secteurs dans le terre, au plus loin en Forêt d’Orient vers Troyes.

La Mouette de Sabine pourrait avoir régressé car Degland (1839) la disait de passage régulier, au même titre que la Mouette pygmée, un peu plus rare. Elle a alors été tuée en France, Angleterre, sur le Rhin, vers Rouen. L’idée d’ensemble est qu’on ne qualifierait pas cette espèce de nos jours comme « de passage régulier ».

Dans l’Arctique c’est une nicheuse coloniale accompagnant souvent les Sternes arctiques. Les nids sont disposés au sol en milieu ouvert, généralement proche d’un point d’eau et une simple mare suffit.

Les deux adultes du couples couvent alternativement pendant environ trois à quatre semaines. Ils arrivent dès la fin mai sur les sites de reproduction et parfois seulement début juin. Ils semblent fidèles à leurs localités d’origine. Les oisillons sont rapidement menés par les parents vers un point d’eau proche et sont alors quasiment capables de se nourrir seuls. C’est une espèce grégaire et l’observation d’individus isolés comme c’est le cas, rossés sur les côtes françaises et une conséquence de la dispersion des individus par les tempêtes.

  • Bazire R. 2012Une Mouette de Sabine Xema sabini estive sur l’île aux Moutons, Finistère. – [AP]
  • Degland C.D. 1839 Catalogue des Oiseaux observés en Europe, principalement en France et surtout dans le nord de ce royaume. Premier ordre. – Impr. L.Danel., Lille. – ONLINE