Eucaryotes – Fonge > Amoébozoaires
La Classe des Myxomycètes (Myxogastrea Ruggiero & al. 2015), Slime Moulds en anglais, sont rangés dans le Régne animal, mais entrent de le domaine de la Mycologie, qui concerne habituellement les Champignons. Ce sont des êtres vivants rangés parmi les Amibes (Amoébozoaires ou Mycétozoaires). On les nomme aussi les Eumycétozoaires.

©© bysa – Nikolay Kashpor – Wikimedia commons
Les Myxomycètes présentent au cours de leur cycle de Vie, deux stades principaux :
- un stade mobile, sous forme d’un plasmode (diploïde plurinucléé) qui se déplace sur son support en se nourrissant de microorganismes, spores, champignons ou en capturant leurs proies par pseudo-phagocytose. Un plasmode se caractérise par une seule cellule contenant de nombreux noyaux. Il est en fait issu de la fusion de deux amibes flagellées produisant un zygote diploïde dont les noyaux ne cessent de se diviser tout en conservant une structure unicellulaire géantes plurinucléée, clairement visible à l’œil nu.
- un stade immobile, le sporocyste (myxocarpes) producteur de spores haploïdes. L’immobilisation se réalise souvent dans un contexte de difficultés environnementales (sécheresse notamment). Ainsi le sporocyste est une forme de résistance apte à générer des spores dont la dispersion peut permettre d’échapper à la situation de stress. Dans certains cas le sporocyste forme une masse cornée, le sclérote qui peut en cas de retour de conditions favorables redonner les spores à l’origine de nouveaux plasmodes. Ainsi les spores germant donnent des « amibes » microscopiques, suite à une sorte d’éclosion qui peuvent ou non se multiplier et qui sont flagellées. Lorsqu’une paire de telles amibes fusionnent elle produisent un zygote (fécondation) qui forme un nouveau plasmode diploïde. Seuls les sporocystes sont identifiables comme espèces, option très délicate avec le stade plasmode.
L’originalité des Myxomycètes ont fait qu’ils ont d’abord été considérés comme des Champignons dès le XVIIe siècle, puis associés à la forme plasmode au XIXe, on les qualifie de Champignons-Animaux, les Mycétozoaires, d’abord des Protozoaires puis rangés parmi les Protistes au milieu du XXe, ils sont désormais associés au Phylum des Amibes, ou Amoébozoaires depuis les années 2010. Les Myxomycètes sont déclinés en 5 ordres depuis les années 1940, mais à la fin des années 2010 cette organisation est remise en question (Leontyev & al. 2019) et relève des spécialistes.
Dans la nature, près des trois-quart des espèces de nos régions vivent sur du bois mort et privilégient les forêts humides. D’autres choisissent un substrat végétal vivant, contribuant probablement à la régulation du microbiotes ou des pathogènes. Dans les Vosges près de 5% des espèces recensées se répandent sur des lianes (Clématites, Vignes, Lierre, Houblon) (Myxomycètes des Vosges [2025]). On en trouve aussi sur des habitats formés de matière organique en décomposition comme les composts ou des excréments.
Le Blob (Physarium polycephalum) est un exemple bien connu de tous appartenant aux Myxomycètes et spectaculaire par sa forme mobile plasmode qui a la réputation de capacités de mémorisation, d’apprentissage ainsi que de communication inter-individuelle et qui dans de bonnes conditions double de taille chaque jour. Ces plasmodes très faciles à « cultiver » ont été rendus populaires suite à la mise en place, dès 2021, d’une animation pédagogique, Élève ton blob, lancée par le CNES et CNRS, invitant des enfants depuis les écoles primaires aux lycées et offrant aux participants la possibilité de suivre le développements de spécimens emmenés sur la Station spatiale internationale, se développant alors en apesanteur.
Image de présentation extraite de la couverture de l’ouvrage de Poulain & al. (2011)
- Deliry C. 2014 – Les Myxomycètes de Rhône-Alpes. – Nature Life n°2, 15 février 2014. – PDF
- Ing B. 1999 – The Myxomycetes of Britain and Ireland : An Identification Hanbook. – Ouvrage.
- Leontyev D.V. & al. 2019 – Towards a phylogenetic classification of the Myxomycètes. – Phytotaxa, 399 (3) : 209-238.
- Lister A. 1925 – A Monograph of Mycetozoa. – 3e éd. Trustees, Londres, première édition en 1894.
- Neubert H. & al. 1993-2000 – Die Myxomyceten. 3 vol. (1993, 1999, 2000). – Verlag.
- Poulain M., Meyer M. & Bozonnet J. 2011 – Les Myxomycètes. – Ed. FMBDS.
- → Nomenclature des Eumycétozoaires ➚
- → Myxomycètes des Vosges… et d’Ailleurs (par Bernard Woerly) ➚
- → Slime Moulds, the hidden forests ➚