Dire les choses, c’est d’abord les comprendre et commencer à les adopter |
La COP15 de Montréal réunie du 7 au 19 décembre 2022 sous la présidence de Francis Ogwal (Ouganda) et Basile van Havre (Canada), fait suite à un processus de plusieurs réunions réalisées notamment en « virtuel » du 11 au 15 octobre 2021, à Genève du 14 au 29 mars 2022, à Nairobi du 21 au 26 juin 2022. Sa mission est de décider d’un nouveau Cadre mondial en faveur de la Biodiversité pour l’après-2020 avec pour objectif ou « vision » de Vivre en harmonie avec la Nature en 2050 et de poursuivre la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030. Malgré les quelques efforts déployés, la Biodiversité ne cesse de se dégrader et cette tendance devrait se poursuivre si aucun action efficace n’est organisée. Le principe du transformation des modèles économiques, sociaux et financiers est identifié comme une nécessité de manière à stabiliser le problème de l’aggravation de la la perte de la Biodiversité d’ici 2030 afin de permettre la reconstitution des écosystèmes naturels sur les deux décennies suivantes, jusqu’en 2050. Ceci est identifié comme une Théorie du changement. Les gouvernements doivent dans ce contexte déterminer les priorités et allouer des ressources financières et des moyens afin de reconnaître la valeur de la Nature et de prendre conscience du coût de l’inaction. Des solutions doivent être trouvée en urgence (avant 2030) afin de réduire les menaces pesant sur la Biodiversité et de s’assurer de son développement durable. Les actions doivent prendre des dimensions mondiales, nationales ou locales. Il s’agit donc de réduire les menaces, tout en répondant aux besoins des humains, c’est à dire vivre en harmonie avec la Nature.
Réduire les menaces – Il s’agit d’améliorer rapidement l’intégrité des écosystèmes et de conserver au moins 90% de la Biodiversité, notamment en :
- augmentant la superficie des territoires permettant l’intégrité des écosystèmes,
- réduisant la perte de la Biodiversité en arrêtant l’extinction des espèces et améliorant la taille de leurs populations et leur zone de répartition,
- conservant la diversité génétique des espèces.
Répondre aux besoins des humains – Il s’agit d’intervenir dans le cadre d’un développement durable en s’appuyant sur un programme mondial de développement au profit de tous, en :
- prenant en compte les besoins des populations humaines dans le cadre de décisions pertinentes, qu’elles soient publiques ou privées,
- assurant la durabilité des contributions de la Nature pour le bien des populations, notamment restaurant celles qui sont en déclin.
Il s’agit de partager les bénéfices associés à la Nature, tout en assurant un bon équilibre financier et des moyens mis en œuvre.
A l’horizon 2030 il s’agit de :
- Réduire les menaces sur la Biodiversité en :
- veillant à ce que toutes les zones de la biosphère fassent l’objet d’une planification spatiale incluant la Biodiversité, conduisant à des modifications des usages et conservant les zones encore intactes et sauvages qui existent toujours.
- restaurant au moins 20% des écosystèmes d’eau douce jusqu’alors dégradés et conserver au moins 30% des zones terrestres et des zones maritimes.
- réduisant l’impact de l’Homme sur la Biodiversité de manière active et éviter les conflits entre l’Homme et la Nature.
- limitant les prélèvements sur la Nature de manière à ce que ceux-ci soient durables.
- gérant la problématique des espèces exotiques envahissantes par une réduction significative des introductions et l’éradication de telles espèces.
- réduisant les problèmes de pollution notamment avec pour premiers objectifs de réduire au moins de moitié les nutriments rejetés dans l’environnement, de deux tiers au moins celui des pesticides et en éliminant les problèmes liés aux plastiques.
- réduisant de manière significative l’impact sur les climats en diminuant les rejets de gaz à effet de serre, tel le CO2.
- Répondre aux besoins des populations humaines de manière durable en :
- assurant la sécurité alimentaire, médicale et de subsistance des populations accompagnée d’une gestion durable des espèces sauvages et respectant les usages coutumiers des communautés locales.
- veillant à ce que l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture soient gérées de manière durable et résiliante, c’est à dire sans impact sur la Biodiversité.
- en assurant la qualité de l’air et de l’eau, ainsi que pour cette dernière ressource sa quantité et en limitant les phénomènes extrêmes préjudiciables aux populations.
- en augmentant les superficie des espaces de nature ou aquatiques (verts ou bleus) et en améliorant leur accès aux populations pour le bien-être qu’ils leur procure notamment dans les secteurs de forte densité humaine.
- en mettant en œuvre un partage équitable des ressources génétiques associés à la Nature.
- Pour réduire les menaces et répondre aux besoins de l’humanité, des outils et des solutions sont à trouver en :
- intégrant pleinement les valeurs de la Biodiversité dans les politiques : la Biodiversité doit être prise en compte dans toutes nos activités et nos décisions.
- évaluant l’impact de toutes les entreprises sur la Biodiversité à tous les niveaux qui les concerne. Les impacts identifiés comme négatif seront en conséquence réduit et a contrario ceux qui sont positifs encouragés.
- réduisant les impacts négatifs liés à la surconsommation ou au gaspillage.
- prévenant tout impact négatif que les biotechnologies peuvent avoir sur la Biodiversité.
- réformant et réaffectant toute incitations néfastes pour la Biodiversité, en particulier sur les financements alors considérés comme indésirables.
- augmentant les moyens financiers de manière globalisée et partagée au bénéfice de l’amélioration de la Biodiversité.
- veillant à ce que les connaissances, y compris traditionnelles, les innovations en faveur dela Biodiversité soient prises en compte.
- assurant la participation active des populations locales dans le processus de conservation de l’environnement ou sa restauration, en respectant les droits sur les terres, les ressources, mais aussi les contextes sociaux qui sont déséquilibrés vis à vis des sexes ou des âges.
Pour répondre à ces objectifs une approche mondiale est nécessaire afin d’en assurer la cohérence et l’efficacité. Il s’agit d’en tenir compte à tous les niveaux depuis le niveau international, national ou à l’autre extrémité, locale voire individuelle et ce pour tous les structures, entreprises, organisations existantes. La communication s’avère importante de manière à améliorer la compréhension des enjeux de la Biodiversité et le porté à connaissance des objectifs est une close fondamentale. Les actions positives et constructives doivent être partagées et communiquées sur la base des leçons apprises en faveur de la Biodiversité.
Source, relecture et appropriation du document de projet de Cadre mondial de la Biodiversité – PDF LINK
Sur Internet – Convention on Biological Diversity ➚
Cyrille Deliry – Niort le 16 décembre 2022